Lectures de la messe, 14ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année A par Père Jean Pierre GATETE.SAC

 

 

Un homme quitte son village pour se rendre en ville. D’accoutumé, il transportait ses récoltes pour aller les vendre aux gens de la ville. Au cours de la route, arrive un homme de bien avec sa camionnette. Il est pris de pitié en voyant cet homme avec le fardeau sur sa tête et le suaire qui coule de partout. Il arrête sa voiture, et il l’y met. Mais lui une fois dans la voiture, il se dit qu’il ne peut pas abuser de la bonté de son bienfaiteur en fatiguant davantage sa voiture. Il laisse le fardeau sur sa terre malgré les secousses dues aux trous liés à l’état de la route. Une fois arrivé en ville, le chauffeur croyant que cet homme est emporté par le sommeil ; il va le réveiller mais il le trouve déjà mort à cause du fardeau qui pesait sur sa tête.

Le Christ nous manifeste sa bonté et nous met dans son église. Il nous rappelle que nous sommes les bénéficiaires de ses grâces et de son pardon qui soulage nos consciences. Nous sommes dans l’Eglise mais parfois nous ne profitons pas de ses sacrements. Jésus veut nous communiquer la vraie vie, la vraie joie et le vrai bonheur mais nous continuons à prendre sur nous nos blessures, nos souffrances et nos péchés qui pèsent sur nous et qui nous ravissent notre espérance. C’est lui l’Agneau qui enlève et qui prend sur lui nos péchés. Mais combien de fois, sommes-nous ! prêts à rompre avec notre passé pour jouir de la grandeur de notre identité de chrétien, de notre honneur d’être baptisés c’est-à-dire d’être enfants de Dieu avec une mission d’illuminer le monde en témoignant de l’œuvre du salut de Dieu.

Les lectures que l’Eglise notre Mère soumet à notre méditation à ce 14 eme dimanche reviennent sur la paix que Dieu donne aux hommes. La première est une annonce de la restauration de la paix véritable par un roi pauvre, doux, humble et victorieux. La deuxième lecture nous rappelle ce qui nous ravit notre paix à savoir le péché. Et l’Evangile nous livre le secret de la paix.

Dans première lecture, le prophète Zacharie nous donne le portrait du Roi-Messi tant attendu en Israël qui avait longtemps subi l’humiliation de toute sorte : la déportation, l’exil, la défaite des guerres à maintes reprises. Ce roi est humble, doux, patient et pacifique. Avec lui finit la logique de vaincre par guerre car la vraie victoire réside dans l’amour et la non-violence. Le roi n’est pas celui qui se fait servir, mais celui qui, avec noblesse, se met au service de tous. Jésus est vrai roi qui au lieu de diviser pour bien régner, unifie et pacifie. Les rois du monde tue pour stabiliser leur royaume alors que le roi de la paix accepte de mourir pour les siens. Quel étrange changement de paradigme ? ce roi-Messi qu’annonce le prophète dans un contexte de désolation préfigure Jésus qui accomplira cette prophétie pour toute l’humanité. Monté sur un âne veut dire que le messie viendra non pas en guerrier à cheval, mais en messager de paix, doux et humble sur une pauvre monture. Il apporte au peuple la victoire et la prospérité définitives, pas au bout des armes mais avec amour et compassion.

Dans la deuxième lecture sain Paul apôtre nous invite à tuer, par l’Esprit, les agissements de l’homme pécheur en vue de vivre dans la paix. Selon lui, vivre selon la chair c’est vivre sans Dieu, c’est vouloir se réaliser sans son secours, c’est vivre à la manière d’Adam, dans la désobéissance en prétendant connaître par nous-mêmes ce qui est bien. Ce qui nous ravit la paix c’est le péché. Celui qui péché s’écarte et s’éloigne de Dieu et celui qui s’éloigne de Dieu n’a pas la paix. Qui veut la paix ne prépare pas la guerre, mais fait habiter l’Esprit Saint dans son cœur. On ne donne pas ce qu’on n’a pas, qui n’a pas la paix l’empêche aux autres. L’Esprit Saint est la force qui habite celui qui est en Christ. Il permet de vaincre le pouvoir du péché et de la haine, de la mort et de la guerre et établir le pouvoir de l’amour, de la grâce et de la vie qui donne la paix.

Dans l’Evangile Jésus proclame la louange de son Père qui aime les pauvres et les petits. Lui-même se définit comme humble et doux de cœur. Il est capable de procurer aux siens la paix à condition de se tourner vers lui et d’y trouver le repos et la paix. Contrairement au fardeau que les pharisiens et les docteurs de la Loi faisaient peser sur les gens, son joug est celui de la loi de l’amour qui libère et rend heureux. C’est un joug libérateur. Le secret de la paix réside dans l’imitation du Christ qui est doux et humble de cœur. Ayons la simplicité du cœur qui nous rend capables d’accueillir Dieu qui se manifeste à travers sa Parole et nos semblables. Louons Dieu qui est tendresse, bonté infinie et pitié, lent à la colère et plein d’amour.

Pere Jean Pierre GATETE.SAC

Sanctuaire Notre Dame de Kibeho